La conseillère de Paris, Lynda Asmani, candidate dissidente face à Pierre Lellouche, critique l’attitude de son adversaire et assure avoir subi des menaces.
C’est une femme « sympathique mais un peu fantasque », disent – poliment- ses détracteurs. Une chose est sûre, Lynda Asmani a de la suite dans les idées. D’obédience libérale, cette conseillère de Paris Nouveau Centre est candidate dans la première circonscription de la capitale face à l’ancien secrétaire d’Etat Pierre Lellouche. Et ce n’est pas le pedigree de son rival qui va l’impressionner. Au contraire, Lynda Asmani est persuadée qu’elle peut brûler la politesse à l’officiel candidat de l’UMP. Une victoire qu’elle souhaite, à double titre.
D’une part pour voir émerger une nouvelle génération en politique, elle qui n’a pas même pas quarante ans. « La droite parisienne ne finit pas de connaître la défaite depuis la fin de l’ère Chirac. Il y a un problème de renouvellement, excepté deux femmes par-ci et trois jeunes par-là, ce sont toujours les mêmes », s’énerve-t-elle.
« Qui vole un oeuf, vole un boeuf »
A l’entendre, une motivation plus personnelle la pousserait à vouloir battre Pierre Lellouche. « Cet homme est un voyou », lâche-t-elle tout d’abord. Lynda Asmani collectionne les griefs contre l’ancien secrétaire d’Etat. Elle lui reproche tout d’abord les pressions exercées sur son suppléant, Pierre Cornette de St-Cyr, pour qu’il renonce à la soutenir ou encore le saccage de ses affiches électorales. Des pratiques pourtant courantes dans une campagne électorale.
En revanche, ce qui l’est moins aux yeux de Lynda Asmani, ce sont les mots de Pierre Lellouche à son encontre. Il y a quelques semaines, critiquant cette candidature dissidente, il aurait eu cette phrase qui lui a glacé le sang: « En politique, je prends mon Opinel et après j’ouvre le ventre ». Une menace qu’elle a visiblement prise très au sérieux.
Méfiante, Lynda Asmani a donc pris les devants. « Je ne vis plus chez moi depuis quelques jours et je ne gare jamais ma voiture au même endroit », assure-t-elle. N’en fait-elle pas trop? « Qui vole un oeuf, vole un boeuf », se justifie-t-elle.
Ce monsieur ne mérite plus la confiance des électeurs
Offensive, Lynda Asmani prend un malin plaisir à rappeler que Pierre Lellouche est soupçonné d’avoir employé illégalement une sans-papiers mauricienne. « Il n’est pas acceptable qu’un responsable politique enfreigne la loi ainsi, juge-t-elle. Ce Monsieur ne mérite plus la confiance des électeurs ».
De son côté, Pierre Lellouche se refuse à tout commentaire. « Je n’aurai pas un mot contre mon camp car je réserve mes attaques à la gauche », affirme-t-il ajoutant ne pas vouloir donner de l’importance à « ces allégations ».
En revanche, certains autres élus UMP de la capitale n’hésitent à s’étendre sur Lynda Asmani. « Pierre Lellouche est certes un peu brutal parfois, mais je doute que ce qu’avance Lynda Asmani soit vrai », confesse l’un d’eux. « Elle a changé trois ou quatre fois de parti, elle se présente un peu partout. C’est quelqu’un de très difficile à cerner en vérité », poursuit-il.
Ce fin connaisseur de la droite parisienne se dit en revanche certain que Lynda Asmani n’a pas la moindre chance de l’emporter. Verdict dimanche dans les urnes.
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